Femmes de Cologne, Jacqueline Sauvage
Non assistance à personne en danger
A Cologne, ce premier janvier 2016, des centaines de femmes, à ce jour plus de 700, ont enfin porté plainte en raison des agressions sexuelles dont elles ont été la cible : des centaines ou des milliers de jeunes hommes ont ce soir-là encerclé des jeunes femmes et se sont livrés à des attouchements et injures. Certaines femmes ont été violées.
Par ailleurs, Jacqueline Sauvage a subi 47 ans la violence de son mari ; ses quatre filles ont subi des abus sexuels par leur père. Jacqueline Sauvage a tué cet homme. Elle vient d’être condamnée en appel à 10 ans de prison. Ses filles, soutenues par de nombreuses associations féministes, demandent au Président de la République un recours en grâce.
Les Etats sont coupables de silence et d’immobilisme
A Cologne, la police n’a rien fait pour la sécurité publique. La maire a suggéré dans un premier temps aux femmes de toujours laisser un bras de distance entre elle et un homme dans la rue. Le moyen, s’il vous plaît, quand l’homme se jette sur vous ? Bien entendu, il a d’abord été suggéré aux victimes de se taire. Elles sont nombreuses à prendre la parole.
En France, Jacqueline Sauvage, comme d’autres femmes sont terrorisées devant les conséquences que pourraient avoir pour elles, un recours à la plainte en cas de violence conjugale. Elle n’a pas trouvé d’autres solution pour échapper à l’enfer, que de tuer cet homme. Dans un Etat capable de protéger les personnes en danger, un tel drame ne serait pas arrivé, il n’y aurait pas eu 47 ans de sévices pour Jacqueline Sauvage, pas de viols impunis à l’encontre de ses filles.
Ces événements divisent les féministes.
A Cologne, les agresseurs étaient essentiellement des Magrébins ou issus de pays arabes. De nombreuses féministes craignent que ramener l’agression à l’effet d’une culture patriarcale n’alimente les réactions racistes.
C’est pourquoi j’associe les deux situations. Dans les deux cas, une telle violence masculine relève du fantasme que les femmes pourraient être propriété des hommes. Il s’agit bien des relents du pire archaïsme social.
A Cologne, quelque chose de plus : le collectif. Des milliers d’hommes ensemble qui régressent à l’état bestial. Une pensée individuelle est apte à la compréhension. Les réactions collectives au contraire, enfoncent la conscience au plus bas.
Toutes, solidaires des femmes de Cologne, à l’écoute du drame de Jacqueline Sauvage qui était en état de légitime défense, nous devons empêcher avec des mots et avec les moyens de la force collective organisée par la société et les lois, nous devons empêcher que cela continue.
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