La pression pour faire un enfant fragilise les femmes

La  condamnation de l’ex gynécologue André HAZOUT éclaire les stéréotypes dans la relation homme/femme

La condamnation de l’ex gynécologue André Hazout du jeudi 20 février convoque les pires stéréotypes :  la fragilité d’une personne en demande, la toute puissance médicale face à une femme qui désire un enfant, le pouvoir d’un homme investi de savoir devant l’attente d’une femme.

La fragilité des femmes empêchées dans leur désir d’enfant

Les victimes de l’ex gynécologue qui ont essuyé viols et abus sexuels, ont déclaré combien elles se se sentaient diminuées tant il est vrai que la pression sociale renvoie à la femme qui ne peut avoir d’enfant, une image d’elle dévalorisée.  » Je me sentais moche, stérile, avec un corps douloureux ».  »Tout, le monde, mon mari, mes parents, attendaient de moi que je fasse un enfant. »

Quand une femme animée d’un  désir d’enfant profond ne peut devenir mère, elle confère au médecin  consulté une  aura qui dépasse largement sa compétence. Il est  »le bon Dieu ».  L’ex médecin a largement profité de la situation. Il n’était même plus prédateur. Il fascinait. Mais toutes ses patientes ne se sont pas trouvées dans la même situation d’admiration/séduction. Il lui a fallu en violer certaines.

Désir d’enfant : corps et esprit.

Le désir d’enfant vient du corps. Ne pas pouvoir avoir un enfant relève du corps et sollicite la compétence médicale. Mais ce désir est aussi inscrit dans l’imaginaire. Il relève de ce qui se passe dans l’esprit, dans  l’histoire personnelle, dans les tensions entre peurs et aspirations. A cause de cet inextricable mélange, les manipulations mentales du médecin, avant les physiques, ont pu avoir un effet. Revêtu de toute puissance fantasmée, il est entré dans l’imaginaire des femmes pour assouvir ses besoins sexuels.