Le Genre et ses manipulations

Guillaume Galliène dans son film ‘’ Les garçons et Guillaume, à table ‘’, met drôlement à plat cette question de la manipulation des personnes à travers la notion du genre. Voici que grâce à lui l’on comprend comment on endosse une identité de fille ou de garçon selon l’attitude de l’entourage. Mais justement, et c’est tout le comique de la situation, l’histoire va à l’envers des attentes habituelles. Il est né garçon, et sa mère aurait souhaité une fille après deux fils ; elle imagine que Guillaume développe des tendances homosexuelles.

De plus, la grande bourgeoise s’ennuie à mourir, et elle ne cesse d’exercer une domination attentive et sévère sur ce troisième fils. La chose sera d’autant plus aisée, en effet, si le garçon manifeste des qualités dites féminines.

Le père impose des activités reconnues comme viriles à son fils, mais avec le sentiment évident d’anticiper un échec. Alors Guillaume se persuade qu’il est homosexuel, puisque tout l’y encourage. Il se cherche à travers des voyages, des tentatives de psychanalyse, jusqu’à ce qu’un moniteur d’équitation lui suggère quelque chose. Il lui dit de lâcher les rênes, les étriers, de faire confiance au cheval. Traduction : faire confiance à l’animal en soi.

Donc, écouter son désir. Souvent, on ne perçoit son aspiration profonde qu’après un certain nombre d’échecs, de ceux qui conduisent à l’évidence : l’attente des autres, le consensus social, n’a rien à voir avec l’aspiration profonde cachée en nous.

Après cette expérience, Guillaume se découvre hétérosexuel.

Magnifique parabole pour dire que l’on ne sait pas d’avance qui l’on est, et ce n’est certainement pas aux autres à nous dicter notre identité. Il nous appartient de la découvrir à travers notre expérience du monde et des autres.

On dit à toutes les femmes que leur maternité est la condition même de leur épanouissement. Oui, certaines, mais pas toutes, ont un profond désir d’enfant. Aujourd’hui, parce que aujourd’hui seulement c’est possible, certaines expriment être bien plus attirées par des réalisations de soi, autres.

Combien de femmes se laissent enfermer dans une maternité qui leur pèse, alors même qu’elles se sentent obligées de jouer l’épanouissement ! Que d’enfants à pâtir de cette situation en porte à faux !

Bien-sûr, on peut se trouver mère sans l’avoir voulu et sans pour autant tourner comme le lait, en mauvaise mère. On peut aussi regretter par moment, de ne pas avoir eu d’enfant, et s’en trouver pourtant très heureuse.

Dans tous les cas, il faut interroger l‘entourage et déceler ce qu’il nous tend comme miroir aux alouettes ou comme miroir de culpabilité, si nous ne répondons pas à ses attentes.