Mère-fille, une réconciliation dans « Violette »

« Violette », film de Martin Provost, octobre 2013

La conquête de sa propre identité par l’écriture

l’enfance de Violette Leduc

A Violette Leduc, bâtarde, sa mère n’a jamais donné la main, la tenant juste dans l’échancrure du manteau pour traverser la rue.

Elle deviendra une écrivaine de renom, soutenue par Simone de Beauvoir. Les mots de la sincérité sont ses armes ; elle exploite la sensualité féminine en vrai sujet.

photographe : Michel Crotto

photographe : Michel Crotto

Violette ne cesse de se jeter dans les bras de qui ne peut accepter son amour, des hommes homosexuels, des femmes qui ne veulent pas de sa faim inextinguible de présence et d’amour.

Simone de Beauvoir voit en elle l’emblème de la liberté conquise chaque jour au feu de la passion pour l’écriture. Elle l’encourage, lui tient symboliquement la main, l’aide discrètement sur le plan financier. Mais elle doit se défendre de la demande d’amour de Violette qui ne comprend pas pourquoi personne ne répond à son attente.

Simone croit en Violette comme si elle était une icône, l’incarnation de l’existentialisme écrit au féminin.

Violette va changer, prendre une place parmi les autres, connaître l’amour, et découvrir un lieu d’inspiration et de vie, une maison face au mont Ventoux. A partir de quand ? Du jour où sa mère s’occupe d’elle comme d’un enfant, alors qu’elle sort de clinique. Elle la baigne dans un tub, et Violette accepte que l’éponge lui passe sur le dos.

A partir de là, tout devient simple. Il fallait cette rencontre entre mère et fille. Elle est toujours possible, y compris sans doute, au-delà de la mort. Même si Violette fut un enfant non désirée plus ou moins tenue à distance, il existe un espace de vie à recréer. La vie n’est jamais perdue, pourvu que l’on accepte le devenir.

Acteurs :

Emmanuelle DEVOS : Violette

Sandrine KIBERLAIN : Simone de BEAUVOIR

Olivier GOURMET : Jacques GUERIN

Catherine HIEGEL : Berthe