TEMOIGNAGE : je ne veux pas d’enfant, je suis heureuse
Un choix de vie. | |
Je suis tombée sur votre site par hasard (une recherche sur le terme « nullipare ») et j’ai trouvé votre initiative formidable… Je fais partie de ces femmes qui ne veulent pas d’enfant. Et je suis heureuse de mon choix que je n’ai jamais regretté. J’ai aujourd’hui 43 ans et j’avoue que j’entends régulièrement des réflexions du type « oui, mais maintenant c’est trop tard ». Alors, théoriquement, ce n’est pas trop tard dans le sens où je ne suis pas encore ménopausée. Mais ce qui me hérisse vraiment, dans ce genre de phrases, c’est le ton qui est donné en la prononçant : soit les gens sont désolés, voire consternés, soit moqueurs… (même si la « moquerie » n’est que légère, on sent toujours un peu le « c’est bien fait pour toi »). Et aujourd’hui encore ça me sidère… Parce que, curieusement, les « réflexions » et autres jugements de valeurs sont souvent portés par des femmes (pas exclusivement mais mon expérience personnelle est assez révélatrice : 9 fois sur 10, c’est une femme qui la formule). Avec les « comment tu vas faire quand tu seras vieille » ? (J’ai autrefois travaillé pour un cardiologue et je ne citerai pas le nombre de personnes âgées que j’ai vu mourir seules alors qu’elles avaient beaucoup d’enfants). Les « tu ne te seras jamais réalisée en tant que femme »… Je suis furieuse que ces réflexions proviennent essentiellement de femmes, je l’avoue. Parce qu’à mes yeux, qu’une femme puisse considérer qu’elle va se réaliser en se reproduisant et uniquement comme cela, c’est tellement, tellement réducteur !!! Et tellement insultant pour toutes ces femmes qui souhaiteraient mais ne peuvent pas avoir d’enfants. Curieusement, c’est pour elles que j’ai envie de me battre sur le sujet. Pour ce qui me concerne, leur jugement n’a aucune espèce d’importance, je suis bien dans ma vie, j’adore mes neveux et nièces mais basta… En revanche, quand on affronte des problèmes de stérilité, quelle douleur que d’avoir à supporter en plus, ces réflexions désapprobatrices sur les nullipares. Mais bref… le combat est encore long pour changer les points de vue !!! J’ai beaucoup aimé vos articles et je me suis faite la réflexion suivante : il manque une chose… C’est quelque chose que je fais depuis pas mal de temps quand on m’interroge sur mon non-désir d’enfant… Quelque chose qui se situe entre ce que devrait être l’empathie et le changement de point de vue, justement… (Pour la petite histoire, ce que j’appelle un changement de point de vue consiste à dire ceci : en 1492, les « indiens » d’Amérique ont vu débarquer Christophe Colomb et l’enfer s’est ouvert sous leurs pieds »). Donc je réponds ceci : Je suis égoïste dans mon choix de vie, je ne veux pas d’enfant. Maintenant, cite-moi une raison qui ne soit pas égoïste de vouloir un enfant. En bref, j’essaye d’amener mon interlocuteur à m’expliquer pourquoi il a voulu (ou veut) un enfant et à justifier ses choix en opposant des contre-arguments. Mon but est d’amener mes interlocuteurs à réfléchir à leurs propres choix et à prendre en considération le fait que nos choix ne sont que ce qu’ils sont : des choix de vie. De la même façon que certains se marient, d’autres pas… le choix d’avoir un enfant c’est pareil. C’est un choix, que je n’impose à personne d’autre qu’à moi-même, et j’ai choisi. En tout cas merci pour votre travail et vos articles, Carole |
Rejoignez-moi sur :